R comme
	Révolution.
	La Révolution française n’est pas un événement historique
	parmi d’autres : c’est aussi un mythe fondateur des temps modernes
	dont la portée n’a pas fini d’être mesurée. Depuis plusieurs années
	des cours sont données à Paris-Ouest – de la licence à l’UCP
	(« université de la culture pour tous »), sur les métamorphoses
	littéraires, théâtrales ou cinématographiques de la Révolution
	française, de Georg Büchner à Pierre Michon, de Griffith à Eric
	Rohmer. Récemment, une journée d’étude sur « l’imaginaire de la
	Terreur » (organisée par F. Leichter-Flack et Philippe Zard) a fait
	l’objet d’une publication dans la revue Raison publique
	(n°16, octobre 2012). Camille Dumoulié, dans Fureurs. De la fureur
	du sujet aux fureurs de l’histoire (Anthropos-Economica, 2012), a envisagé le désir
	révolutionnaire dans une perspective psychanalytique, en lien avec la
	fureur intime du sujet, et s’est interrogé sur la possibilité de
	définir la Terreur comme une politique du sublime.
    
	Rousseau et le romantisme.
	Les comparatistes ne s’intéressent pas
	seulement à l’écrivain, mais également au philosophe, au compositeur,
	au musicographe ayant posé les fondements d’une nouvelle sensibilité
	et d’une nouvelle hiérarchie des arts, susceptible de transformer
	bientôt la musique comme modèle de tous les arts – ce qu’elle fut de
	fait au XIXe siècle. L’ouvrage d’Emmanuel Reibel Comment la musique
	est devenue « romantique », de Rousseau à Berlioz (Fayard, 2013)
	s’intéresse à l’aventure d’un mot, parti de la sphère des paysages et
	de la littérature chevaleresque pour investir progressivement – de
	l’œil à l’ouïe – des objets musicaux. Un colloque international
	intitulé Le Dictionnaire de musique de Rousseau et sa descendance
	européenne (2012) a montré comment bien au-delà du projet
	lexicographique, l’ouvrage de Rousseau constituait une somme
	esthétique, posant les fondements d’une nouvelle théorie des arts. Une
	autre journée d’étude (2014) s’est intéressée aux commentaires de ce
	Dictionnaire dans les volumes « Musique » de 
	l’Encyclopédie méthodique, excellent prisme permettant 
	de mesurer l’évolution du goût à l’aube du romantisme.
	En partenariat avec le CSLF, Emmanuel Reibel
	et Guillaume Bordry ont enfin rédigé l’ensemble des entrées
	« Musique » du Dictionnaire du romantisme dirigé par Alain Vaillant
	(CNRS, 2012).
    
	
	Russes.
	Hasard ou héritage historique, le chemin de la Russie passe
	toujours à l’Ouest de Paris. De Gogol (Claude De Grève) à Platonov
	(Frédérique Leichter-Flack), en passant par Dostoïevski et Tolstoï
	(Karen Haddad) ou Blok (Olivier Kachler), les Russes ont fait l’objet,
	chez les comparatistes de Nanterre, de nombreux articles, livres,
	séminaires et colloques. Si ces travaux portent essentiellement sur le
	roman, autour de l’axe Poétique du récit, les « inventions
	d’inconnu des Russes », titre d’un colloque organisé par Karen Haddad
	en 2007 sur les poètes symbolistes de l’« Age d’Argent » ont également
	été explorées. Mais les Russes sont aussi parmi nous à travers la
	réflexion critique :  théorie de la traduction, littérarité,
	dialogisme, estrangement.. autant d’outils familiers aux
	comparatistes. Enfin, un accord avec l’Université Lomonossov de Moscou
	a donné forme à ces échanges, et suscité lui aussi un colloque
	organisé en 2009 par Liliane Picciola et Karen Haddad (« France-
	Russie, Itinéraires croisés des représentations »). Voir aussi
	Dissidence,
	Dostoïevski,
	Poésie,
	Révolution,
	Théorie littéraire,
	Traduction.