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Emmanuel Rubio, La Lettre au carré, poésie et permutations, Paris, Sens&Tonka, 2022

 Trames, tables, échiquiers… S’intéresser à la poésie à la lettre, c’est rencontrer, du IVe siècle jusqu’à nos jours, un ensemble de carrés de signes pour le moins spectaculaires. Eloges de l’empereur, rêves sur la croix, nomenclatures fantasmées… Tout se passe comme si cette mise au carré de l’écriture laissait percer un idéal : l’avènement d’un ordre, réunissant en une forme parfaite, éternelle, le poème et son inscription graphique.

À l’épreuve, la perfection en tous sens du carré favorise pourtant une étrange propension : à élargir les directions de lecture, d’écriture. On connaît assez les carrés magiques dont les chiffres s’additionnent de toutes les manières.  Le carré de lettres, de ce point de vue, peut aussi bien se situer à l’aboutissement d’un affolement du sens et d’une poésie des mots, des signes se recomposant sans cesse. Le carré ? Et pourtant il tourne.

Car il s’agit bien de retrouver les grandes figures régulatrices de la cosmologie, des calendriers ; mais pour les relire, les redistribuer ou plutôt : les remettre en mouvement et en jeu. La poésie, si elle jette sur la feuille de merveilleuses constellations habitables, n’a de cesse de rendre au ciel étoilé ses infinies possibilités de lecture. Peut-être aussi parce qu’elle commence dans la mise en demeure du médium même dans lequel elle est engagée. Qu’elle interroge fondamentalement la découpe des mots, et par la même occasion, du monde, la suspend un instant, lui fait perdre toute évidence.

De Trithème à Tristan Tzara, de Maurice Scève à Jacques Roubaud, de Jean-Edouard Du Monin à Ghérasim Luca, de Raban Maur à Michèle Métail, courent ainsi des fils qui, de siècles en siècles, dessinent une véritable continuité. Lire ces auteurs, les confronter avec les philosophes, les kabbalistes ou les linguistes de leurs temps, c’est retrouver le temps long de la poésie comme un de ses horizons inexpugnables : le rêve d’une langue qui bougerait si vite, si constamment, qu’elle continuerait à parler mais sans figer la moindre découpe. Une langue infiniment labile, en perpétuelle restructuration ; un rêve de langue, peut-être, au revers de ce que fait toute langue – mais à même de nous rendre à la relance indéfinie du partage du monde.

 

Sommaire : Table des principaux personnages

1   Optatianus Pophyrius – Venance Fortunat   2   Raban Maur   3   Gerbert d’Aurillac   4   Iacobus Nicholai de Dacia   5   Grands Rhétoriqueurs   6   Grands Rhétoriqueurs   7   Gratien du Pont   8   Maurice Scève   9   L’abbé Trithème   10   Jean Dorat – Guy Le Fèvre de la Boderie   11   Blaise de Vigenère   12   Jean-Édouard du Monin   13   Etienne Jodelle – Jean de Sponde – Pierre de Marbeuf   14   Baroques allemands   15   Le Sieur de Neufgermain   16   Le père Du Cerceau   17   Jean-Marie Chassaignon   18   Charles Coqueley de Chaussepierre   19   Gérard de Nerval   20   Nicolas Cirier   21   Stéphane Mallarmé   22   Guillaume Apollinaire – Pierre Albert-Birot   23   Pierre Reverdy   24   Tristan Derème   25   Tristan Tzara   26   Raymond Roussel   27   Robert Desnos – Michel Leiris   28   Ghérasim Luca   29   Henri Chopin – Ilse et Pierre Garnier   30   Raymond Queneau   31   Jacques Roubaud   32   Georges Perec   33   Denis Roche   34   Michèle Métail   35   Suzanne Doppelt   36   Jacques Sivan    Luc Bénazet

Bibliographie

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"L’écriture au carré", par Jacques Demarcq (en ligne le 18 mars 2023).

Littérature et Poétique comparées – Université Paris Nanterre – UFR PHILLIA, bât. L – 200, avenue de la République – 92001 Nanterre Cedex