• Colloque
HERMÉNEUTIQUE BIBLIQUE ET CRÉATION LITTÉRAIRE
de la fin de l'âge classique à l'époque contemporaine
Colloque international sous la direction
de Jean-Yves Masson (Paris IV-Sorbonne) et Sylvie
Parizet (Paris X-Nanterre)
Université Paris X-Nanterre, Salle
des conférences, bâtiment B, jeudi 11 mai 2006, 9h30-19h.
Université Paris IV-Sorbonne, Maison de la Recherche, Salle D035,
vendredi 12 mai 2006, 9h30-19h30.
Institut Catholique de Paris, Salle des Actes, samedi 13 mai 2006, 10h-18h.
La Bible n’a cessé de susciter d’infinies « lectures » :
le Midrash, la Patristique, le Zohar, ou l’Herméneutique
moderne, pour s’en tenir à ces seuls exemples,
ont accompagné de leurs commentaires la diffusion
du corpus biblique. Parallèlement à cette vaste
tradition exégétique, les traducteurs ont considérablement
enrichi la compréhension du texte original — qu’il
s’agisse des Septante ou de saint Jérôme,
de Luther ou des auteurs de la King James Version, de l’École
Biblique de Jérusalem ou d’Henri Meschonnic…
Cet effort continu d’interprétation, avec ses
divergences, ses polémiques, ses enjeux aux conséquences
parfois tragiques, a modelé le sens des différents épisodes
bibliques. Plus qu’aucun autre texte, la Bible est
reçue à travers un filtre. Elle n’est
jamais abordée sans que soit convoqué l’un
ou l’autre aspect de cette longue histoire, et sans
que soit ainsi associé à la lecture tout le
travail de l’imaginaire. Lorsque des écrivains – poètes,
dramaturges, romanciers… – s’intéressent à une
figure biblique, c’est cet arrière-plan qui
intervient à chaque fois, selon des modalités
qui dépendent du contexte religieux et culturel au
sein duquel ils ont évolué. Par ailleurs, les
liens complexes qui unissent, dès le XVIIIe siècle,
herméneutique biblique et herméneutique littéraire,
contribuent à renforcer cette interaction entre création
et exégèse.
Comment l’imaginaire des écrivains a-t-il été marqué par
ces commentaires, chaque fois qu’apparaissaient dans
leurs œuvres des réminiscences, conscientes
ou inconscientes, de la Bible ? De quelle façon ces
auteurs ont-ils fait appel à des passages du Midrash
ou à des écrits patristiques lorsqu’ils
reprenaient tel motif ou telle figure bibliques ? Comment
et jusqu’à quel point l’environnement
piétiste, le courant hassidique, les habitudes de
lecture prises au contact de la Kabbale ou les enjeux de
la crise moderniste, ont-ils influencé la création
littéraire, à travers toute l’Europe
bien sûr, mais aussi en Russie, aux États-Unis,
en Amérique du Sud et dans bien d’autres pays
encore ?
Telles sont les questions que ce colloque entend aborder.
Il s’agira de mettre en lumière le rôle
des commentaires bibliques dans le processus d’élaboration
des œuvres littéraires, et de définir
ce que la connaissance des enjeux historiques de l’exégèse
peut apporter à la compréhension de la littérature.
Malgré l’interdépendance des deux plans,
on veillera à bien distinguer l’herméneutique, du
commentaire proprement théologique – ce dernier
point (l’influence des doctrines théologiques
sur la littérature) devant faire l’objet d’un
colloque ultérieur. On se limitera aux écrivains
modernes et contemporains, car une nouvelle conception de
la Littérature et de l’herméneutique
est née avec les frères Schlegel et avec Schleiermacher,
au moment où a émergé ce « Premier
Romantisme » allemand dont on n’a pas fini
de mesurer la fécondité. Par delà la
diversité des œuvres abordées, la nature
des enjeux propres à la Littérature moderne
sera notre fil d’Ariane.
Si de nombreux chercheurs étudient les liens entre « Bible
et Littérature », nous entendons approfondir
une question bien spécifique : celle de l’influence
capitale de l’herméneutique biblique sur l’imaginaire
d’un grand nombre d’écrivains, en particulier
depuis deux ou trois siècles.
PROGRAMME DES TROIS JOURNÉES :
Jeudi 11 mai, matin (université de Nanterre, bâtiment
B, salle des conférences) :
9h 30 : ouverture du colloque : conférence
de Carlo Ossola (professeur au Collège de France) « Le
paradoxe herméneutique »
Présidence : Camille Dumoulié
- 10 heures 30 : Andrée Lerousseau (maître
de conférences à l’Université de
Lille III) : « Le retour à la source
biblique dans l’œuvre poétique et poétologique
de Nelly Sachs »
- 11 heures : Blandine Chapuis (maître de conférences à l’Université de
Saint-Étienne) : « Shaddaï »:
entre érotisme et transcendance. Regards sur un poème
de Paul Celan (« Zweihäusig Ewiger »), à la
lumière de la tradition herméneutique juive.
- 11heures 30 : Sylvie Parizet (maître de conférences à l’université de
Paris X-Nanterre) : « Herméneutique
biblique et création littéraire :
le cas de l’épisode de Babel »
- 12heures : discussion
- 12h. 30- 14h.30 : déjeuner au restaurant de l’Université de
Paris X-Nanterre
Jeudi 11 mai, après-midi (université de
Nanterre, bâtiment B, salle des conférences) :
Présidence : Yves Chevrel
- 14 heures 30 : J.-Y. Masson (professeur à l’Université de
Paris IV-Sorbonne) : « Entre piétisme
et rationalisme : Goethe au carrefour des traditions
d’exégèse »
- 15 heures : Christian Berner (maître de conférences à l’Université de
Lille III) : « L’herméneutique
générale de Schleiermacher : l’auteur,
le texte et son interprétation »
- 15 heures 30 : discussion
- 15h. 45-16h.15 : pause
Présidence : Danièle
Chauvin
- 16 heures 15 : Stéphane Mosès (professeur à l’Université hébraïque
de Jérusalem) : « Un exercice littéraire
de Kafka : l’exégèse de la légende
du gardien de la Loi dans Le Procès »
- 16 heures 45: Éric Benoît (professeur à l’Université de
Bordeaux III) : « Échos de l’herméneutique
talmudique et kabbalistique dans l’œuvre
d’Edmond Jabès »
- 17 heures 15 : Lucie Taïeb (allocataire
monitrice à l’Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle) : >« Le
dialogue d’un auteur argentin contemporain avec les poètes de
la mystique juive : COM/POSICIONES< de
Juan Gelman »
- 17 heures 45 : discussion
- 18h-19heures : cocktail
Vendredi 12 mai, matin (Maison de la Recherche de Paris
IV-Sorbonne, 28 rue Serpente, rez-de-chaussée, salle
de conférences D 0035)
- 9 heures 30-10 heures 30 : Henri Meschonnic
(poète, essayiste, traducteur de la Bible, professeur émérite à l’Université de
Paris VIII) : « Le sens du langage, non
le sens des mots »
- 10 h.30-11h. : pause
- 11 heures-12 heures : Table ronde autour de Claude
Vigée
(poète, essayiste, professeur émérite à l’Université hébraïque
de Jérusalem), avec Blandine Chapuis, Andrée
Lerousseau, Jean-Yves Masson, Anne Mounic et Sylvie Parizet
- 12 heures -12 heures 30 : dialogue entre Henri Meschonnic
et Claude Vigée
- 13h.-14h.30 : déjeuner au club des enseignants
de Paris IV
Vendredi 12 mai, après-midi (Maison de la Recherche
de Paris IV-Sorbonne, 28 rue Serpente, rez-de-chaussée,
salle de conférences D 0035) :
Présidence : Henri
Meschonnic
- 15 heures : Carole Matheron (maître de conférences à l’Université de
Paris III-Sorbonne Nouvelle) : « Contre-commentaire biblique
et violence de l’histoire dans les nouvelles
de pogrom de Lamed Shapiro »
- 15 heures 30 : Philippe Zard (maître de conférences à l’Université de
Paris X-Nanterre) : « Mythe, histoire, critique :
la haggadah européenne de Thomas Mann »
- 16 heures : discussion
- 16h. 15- 16h.45 : pause
Présidence : Jean-Louis Backès
- 16 heures 45 : Pierre Gibert (Professeur émérite à la
Faculté Catholique de Lyon, exégète,
rédacteur en chef de Recherches de science religieuse) : « Exégèse
critique et inspiration littéraire auXIXe siècle »
- 17 heures 15 : Clélia Anfray (docteur ès lettres,
Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle) : « Le credo
de Renan : une exégèse laïque à l’œuvre
dans Les Rougon-Macquart d’Émile Zola »
- 17 heures 45 : discussion
Présidence : François
Livi
- 18 heures : Jean Croizat-Viallet
(maître de conférences à l’Université de Toulouse
Le Mirail) : « Panorama de la poésie espagnole de 1950 à 1975 »
- 18 heures 30 : Cécile Hussherr (maître
de conférences à l’Université de Marne-la-Vallée) : « Dickens,
Londres et la cité de Dieu : influences de saint Augustin sur la
représentation de Caïn dans l'oeuvre du romancier »
- 19 heures : discussion
- 20 heures : dîner de colloque au « Bouillon
Racine », 3 rue Racine, 75006 Paris
Samedi 13 mai, matin (Institut Catholique de Paris,
21 rue d’Assas, salle des Actes) :
Présidence : Pierre-Yves Pétillon
- 10 heures : Pierre Brunel (directeur du C.R.L.C.,
membre de l’I.U.F., professeur à l’Université de
Paris IV) : « Rimbaud, biblique ou non ? »
- 10 heures 30 : François Livi (professeur à l’Université de
Paris IV-Sorbonne) : « L'herméneutique
d'un écrivain converti: “L’histoire du
Christ” de Giovanni Papini (1921) »
- 11 heures : discussion
11h15-11h.30 : pause
Présidence : Dominique Millet-Gérard
- 11 heures 30 : P.-Y. Pétillon (professeur à l’Université de
Paris IV-Sorbonne et à l’École Normale
Supérieure de la rue d’Ulm) : « La
double exégèse » (sur The scarlet
letter de Nathaniel Hawthorne)
- 12 heures : D. Chauvin (professeur à l’Université de
Paris IV-Sorbonne) : « William Blake et les
quatre sens de l’Écriture »
- 12 heures 30 : discussion
- 12h.45-14h.15 : déjeuner de colloque
Samedi 13 mai, après-midi (Institut Catholique
de Paris, salle des Actes) :
Présidence : Pierre Gibert
- 14 heures 30 : D. Millet-Gérard (professeur à l’Université de
Paris IV-Sorbonne) : « Sur un verset du Cantique :
Claudel héritier inventif des Pères de
l'Église »
- 15 heures : Pauline Bernon (docteur ès
lettres, Université de Paris IV-Sorbonne, pensionnaire
de la Fondation Thiers) : « Le clair-obscur
de la Bible dans deux romans de la crise moderniste, Augustin
ou le maître est là de Joseph Malègue
et Jean Barois de Roger Martin du Gard. »
- 15 heures 30 : discussion
15h.45 -16h. : pause
- 16 heures : J.-L. Backès (professeur émérite à l’Université de
Paris IV-Sorbonne) : « Le prophète et l’innocent » (sur Boris
Godounov)
- 16 heures 30 : L. Jurgenson (maître de conférences à l’Université de
Paris IV-Sorbonne) : « L’usage du commentaire
dans le postmodernisme russe »
- 17 heures : discussion et clôture du colloque
- 17 heures 30-18 heures : cocktail de fin de colloque
|