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• Journée d'étude

Rencontres littéraires et musicales

Cercle de doctorants

21 mars 2009,
ENS, 45 rue d'Ulm Paris 5e

Présentation

Coordination générale

 

Emmanuel Reibel (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

emmanuel.reibel@tele2.fr

 

Coordination des journées d’étude méthodologiques

 

Timothée Picard (Université de Rennes 2)

 

Coordination des journées d’étude thématiques

 

Guillaume Bordry (Université Paris Descartes) et Marie-Hélène Rybicki (Université de Potsdam)

Participants ***
***

Programme

Partie Journée d'étude :

La critique musicale au XIXe siècle - Entre journalisme et littérature

 

            Le développement de la presse au XIXe siècle a favorisé l’essor du journalisme musical. En plus des revues musicales spécialisées, l’actualité musicale s’est vu accorder une place de choix dans les feuilletons des quotidiens, les articles des revues littéraires, les journaux théâtraux, les revues satiriques et les magazines de mode.

 

            Dans certains de ces périodiques, les « nouvelles, contes et romans artistes » prennent une importance non négligeable. Ils servent non seulement des fins publicitaires mais permettent aussi à un public, peu rompu à l’exercice critique ou manquant peut-être de critères d’appréciation, d’appréhender la réalité musicale contemporaine. La nouvelle musicale apparaît donc comme un moyen de diffuser et de « vulgariser » des idées philosophiques (comme la question du génie), de défendre des points de vue esthétiques (par exemple sur la virtuosité) ou d’exposer des polémiques (la guerre de « l’harmonie contre la mélodie », de l’opéra italien contre l’opéra allemand) que l’actualité musicale met à l’ordre du jour. Particulièrement sous la Monarchie de Juillet, ces récits fictifs, où invention littéraire et vocabulaire « technique » se mêlent allègrement, deviennent l’un des plus importants lieux où musiciens et littérateurs expriment leur opinion.

 

            Parallèlement à la présence de la nouvelle musicale dans la presse, la critique musicale cherche, après maints tâtonnements, à s’affirmer en tant que telle. Le recours fréquent aux anecdotes, la confusion entre recension objective et évocation poétique, l’imbrication de la terminologie musicale et des fioritures littéraires rendent parfois impossible l’établissement d’une distinction franche entre journalisme musical et écriture littéraire. Progressivement, divers chroniqueurs s’élèvent contre « cette foule d’excellents littérateurs qui divaguent de la manière la plus comique en parlant d’un art dont le plus grand nombre n’ont même pas l’instinct »[1] et procèdent à une « critique de la critique ». On sait que, pour contrecarrer « l’insipide radotage » qui inondait les journaux de son temps en matière de musique, Fétis revendiqua – à sa façon – la spécialisation de la critique tout en restant accessible au plus grand nombre. Soucieuse de recevoir les lettres de noblesse qui lui font défaut, la critique musicale s’efforce d’instaurer un discours qui lui soit propre et à asseoir la crédibilité de ses critères de jugement.

 

            L’objectif des journées d’étude est d’approfondir la réflexion sur la perméabilité des frontières entre fiction et critique musicales après 1830, et de mesurer l’influence qu’elles exercent l’une sur l’autre. La littérature musicale dessert-elle la critique, ou bien l’auteur de nouvelles musicales se fait-il, autant que le critique, l’intermédiaire entre le public et le compositeur ? Comment la critique musicale s’émancipe-t-elle de la fiction ? Quelles sont les prétentions musicales des écrivains, et les prétentions littéraires des musiciens ou des musicographes ?

 

            Au-delà du cas exemplaire d’E.T.A. Hoffmann ou de celui de Berlioz, à la fois compositeurs, critiques musicaux et écrivains, il s’agit d’élargir le champ d’observation de l’interpénétration du journalisme et de la littérature. En s’appuyant notamment sur l’étude historique, littéraire ou musicologique des nouvelles et des articles, on cherchera à étendre les réflexions proposées sur ces questions par Angelika Waschinsky[2], Matthias Brzoska[3] , Katharine Ellis[4] ou encore Emmanuel Reibel[5].

 

Marie-Hélène Rybicki et Guillaume Bordry

 

 



[1] Cf. Castil-Blaze, Article “Journal de musique”, Dictionnaire de la musique moderne, Paris, Magasin de la Lyre Moderne, 1821, p. 321.

[2] A. Waschinsky, Die literarische Vermittlung von Musik und Malerei in den Künstlernovellen des 19. Jahrhunderts, Francfort/Main, Peter Lang, 1989.

[3] Cf. M. Brzoska, Die Idee des Gesamtkunstwerks in der Musiknovellistik der Juli‑Monarchie, Bayreuth, Laaber, 1995.

[4] Cf. K. Ellis, „The Uses of Fiction : contes and nouvelles in the Revue et gazette musicale de Paris, 1834-1844“, Revue de musicologie Tome 90, n° 2, 2004, p. 253-281.

[5] Cf. E. Reibel, L’écriture de la critique musicale au temps de Berlioz, Paris, Librairie Honoré Champion, 2005.


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Littérature et Poétique comparées – Université Paris Nanterre – UFR PHILLIA, bât. L – 200, avenue de la République – 92001 Nanterre Cedex