• Accueil
• Présentation
• Abécédaire des comparatistes de Paris Ouest Nanterre
• Axes
- Archéologie du littéraire
- Espaces transculturels
- Esthétiques et poétiques comparées
- Littérature et sciences humaines
• Séminaires de recherches
• Séminaires de master
• Calendrier des manifestations
• Publications
• Membres
• Doctorants - thèses
 
Abonnement à notre
lettre d'informations
e-mail :
 

• Journée d'étude

Une dissidence intérieure ? La littérature soviétique en résistance

Vendredi 13 juin 2008, 9h30-18h30
Université de Paris X, Bâtiment B, salle des conférences

Présentation Dans son ouvrage Ecrivains de la liberté, Svirski s’élève contre le maximalisme injuste de la formule de Soljénitsyne déclarant, dans l’Archipel du Goulag : « Dans les années 30, 40, 50, nous n’avions pas de littérature. Car sans toute la vérité, il n’y a point de littérature ». Il y avait pourtant, en Union Soviétique, à travers toute la période stalinienne, malgré les persécutions du pouvoir et le harcèlement de l’idéologie dominante, une littérature véritable, même si celle-ci ne disait pas, telle quelle, toute la vérité. Dans un régime totalitaire, les lois de l’écriture et de la lecture sont différentes de celles qui régissent l’édition libre. Rien n’est tout noir ou tout blanc. Ce sont parfois les mêmes écrivains qui se compromettent par des œuvres de complaisance, et qui signent les œuvres les plus subversives.
Où et quand commence la dissidence ? La littérature oppose au pouvoir d’autres formes de résistance, de subversion, de critique, que celles du combat activiste politique. Et le degré de « dissidence intérieure » de cette littérature ne se mesure pas uniquement à la réaction rencontrée, ni même au risque assumé, au danger couru, ou au châtiment subi, éminemment variables selon les périodes du régime soviétique. Car en fonction des périodes, les destins diffèrent : certains sont réprouvés, diffamés, mais restent libres d’écrire, sinon de publier, tels Boulgakov, ou Pasternak ; d’autres sont bâillonnés, mis au ban de la vie littéraire, transformés en parias, mais échappent à l’arrestation, comme Platonov ou Grossman ; d’autres encore sont envoyés en Sibérie, ou exécutés, comme en témoignent l’anéantissement de la plupart des écrivains soviétiques de langue yiddish, ou le sort d’un Pilniak ou d’un Babel, victime d’un procès politico-littéraire exemplaire.
Différentes attitudes s’observent face au durcissement idéologique du carcan que la littérature post-révolutionnaire se voit imposer : écriture pour le tiroir, en attendant le samizdat et la diffusion clandestine, mais aussi tentatives de compromis, autocensure, voire même, comme pour Platonov ou Grossman, dialogue avec la censure, obstiné, de la part de tous ceux qui, formés par les catégories de pensée soviétiques, ne se reconnaissaient pas comme des ennemis de la révolution, et qui, pour des raisons diverses, étaient entrés dans la dissidence presque malgré eux... Différents parcours d’écrivains, différentes évolutions personnelles aussi, complexes, en particulier chez ceux qui, fascinés, ou tout au moins attirés au départ par la révolution bolchevique, ont dû prendre leurs distances avec l’idéologie dominante en découvrant les crimes de masse du régime stalinien.
C’est à toute la gamme des formes de résistance opposées au pouvoir par la littérature que la réflexion sera consacrée : résistance politique – critique, dénonciation, subversion de l’idéologie dominante -, mais aussi résistance morale et résistance esthétique. Comment la littérature ouvre-t-elle ainsi, parfois sans même y songer, des espaces de dissonance, de subversion, d’émancipation, de liberté ? Quel rôle a-t-elle pu jouer ? Qu’est-ce qu’une poétique de la dissidence intérieure ? Peut-on en tenter une approche comparatiste ? Peut-on retracer, au long de ces œuvres qui se confrontent à la double terreur du nazisme et du stalinisme, la généalogie d’une prise de conscience, voire d’une pensée antitotalitaire ?
Frédérique Leichter-Flack,  maître de conférences en Littérature comparée, équipe "Poétique du récit" dirigée par Karen Haddad-Wotling

Participants ***
***

Programme Matinée : 9h15 – 12h30 :

Introduction (F. Leichter-Flack)
    
Deborah Levy-Bertherat (MdC Ecole Normale Supérieure) : « Cavalerie rouge de Babel. Le régiment de Boudionny dans la littérature et la culture populaire »

Alice Pintiaux (Paris III Sorbonne nouvelle) : « Utopie et Violence : la représentation de la Révolution chez Platonov et Zazoubrine »

Pause

Jean-Pierre Morel (Pr. émérite, Paris III Sorbonne nouvelle) : Titre à préciser

Tatiana Victoroff (MdC U. Marc Bloch Strasbourg) : « Métamorphoses croisées « homme / animal » chez Zamiatine, Pilniak et Boulgakov »


Après-midi : 14h30-18h


Annie Epelboin (MdC Paris VIII St Denis) : « L’année 33 : Platonov et Mandelstam témoins de la catastrophe »

Luba Jurgenson (MdC Paris IV Sorbonne / EHESS) : « L’analogie Buchenwald/Goulag chez Grossman et Chalamov »

Pause

Carole Matheron (MdC Paris III Sorbonne nouvelle) : « Les écrivains yiddish et le pouvoir soviétique : Kulbak, Bergelson et Der Nister »

Anne Ducrey (MdC Paris IV Sorbonne) : « les œuvres de commande de Boulgakov : une poétique de la dissidence ? »

Organisation et contact : Frédérique Leichter-Flack (fleichter@yahoo.com)


Retour vers la liste des manifestations

Littérature et Poétique comparées – Université Paris Nanterre – UFR PHILLIA, bât. L – 200, avenue de la République – 92001 Nanterre Cedex